Environnement & prévention des risques, Développement durable:Forum Eau & Climat 2025 : Le Gard face au défi du siècle

Le 18 juin 2025, dans le cadre majestueux du Pont du Gard, le Conseil départemental a réuni 250 participants pour un événement majeur : le Forum Eau & Climat, point d’orgue d’une mobilisation engagée dès 2018 pour anticiper les effets du changement climatique sur la ressource en eau et construire une stratégie territoriale d’adaptation.

Publié le-- Temps de lecture: 30 minutes

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Une démarche collective et ambitieuse

Depuis sept ans, le Conseil départemental mène une réflexion approfondie sur les impacts du réchauffement climatique. Diagnostic territorial, concertations citoyennes, ateliers participatifs… Plus de 2 300 propositions ont été recueillies pour nourrir une feuille de route partagée. Le forum du 18 juin marque une étape décisive dans cette dynamique.

Un territoire en tension hydrique

Avec une température moyenne en hausse de +1,7 °C depuis 1959, le Gard pourrait connaître un climat similaire à celui de l’Andalousie d’ici 2050, voire de la Tunisie en 2100. Sécheresses, épisodes cévenols, raréfaction des nappes phréatiques… Les défis sont multiples. Le débit du Gardon pourrait chuter de 30 à 40 % dans les prochaines décennies.

 

Une parole forte pour un symbole puissant

“La diversité et la qualité des acteurs réunis aujourd’hui constituent déjà un premier succès de ce forum.” a déclaré Françoise Laurent-Perrigot, soulignant l’importance du rassemblement au cœur du territoire gardois. Pour la présidente du Conseil départemental, l’eau est bien plus qu’une ressource : 

“L’eau est un lien qui nous unit tous, elle relie le vivant, elle unit les générations, elle façonne nos territoires et nos paysages. Depuis la nuit des temps, elle dicte l’urbanisme de nos villages et de nos villes, apportant la richesse ici et la désolation ailleurs.”

Elle a également rappelé que l’identité du Gard est intimement liée à l’eau : 

Le département du Gard doit son nom à un cours d’eau. Mais il est le seul à avoir choisi un aqueduc, le Pont-du-Gard, comme emblème. Ce lieu, qui nous accueille aujourd’hui, symbolise la connexion entre les hommes, les territoires et les époques.

Des échanges riches et des solutions concrètes

Trois tables rondes, animées par le journaliste Denis Cheissoux, ont rythmé la journée :

L’impact climatique sur les coûts de l’eau : vers une tarification juste et durable ?

  • Qualité vs quantité : comment préserver l’équilibre ?
  • Bien vivre sous un climat aride : quelles stratégies pour les hommes et la nature ?

Parmi les intervenants : Corinne LepageSimon PorcherJean-François BlanchetÉric ServatOphélie Risler et Nicolas Mourlon.

Le village des solutions a mis en lumière des initiatives locales inspirantes : désimperméabilisation des cours d’école, lutte contre la salinisation en Camargue, adaptation des cépages, modernisation des réseaux d’eau…

Un appel à l’action collective :

«  Ce qui était un problème technique est devenu un problème politique.  » Denis Cheissoux nous rappelle que l’eau, c’est 70 % de ce que nous sommes. Et pourtant, elle devient un enjeu de pouvoir, de choix, de survie.

«  Gérer l’inévitable et éviter l’ingérable... Chacun a un petit bout de la réponse.  » Bérengère Noguier, Vice-présidente déléguée à la Transition écologique et à la biodiversité, réaffirme la volonté d’agir collectivement pour une adaptation au changement climatique.

Il faut gouverner l’eau en communauté (…) Il faut lier l’eau au climat, et c’est ce que montre le forum. » Simon Porcher insiste sur l’urgence d’une vision collective à l’horizon 2050 pour une gestion durable de l’eau.

Nicolas Bouretz, Directeur (Direction de l'eau et de la Valorisation du Patrimoine Naturel du Conseil départemental) rappelle, quant à lui, l’importance d’une démarche collective, construite sur plus d’un an, pour faire émerger des solutions concrètes.